[ Retour à la page précédente ]
Un support en béton des gradins du futur stade bascule sur le côté et jette une nacelle au sol. Son occupant a été héliporté à l’hôpital de l’Ile, à Berne. Atteintes nettement moins graves pour la seconde victime.
Quand on arrive sur ce genre d’événement, on est un peu dans une configuration tremblement de terre, avec des gros morceaux de béton en désordre dont on ne sait pas trop ce qu’ils vont faire quand on va les soulever.» Sous le commandement du lieutenant Christian Schneider, le Service d’incendie et de secours (SIS) de Neuchâtel est intervenu hier pour un grave accident survenu sur le chantier du complexe de la Maladière. Sérieusement blessé, un contremaître a été héliporté à l’hôpital de l’Ile, à Berne. Souffrant d’une blessure nettement moins grave, un ouvrier a été soigné à l’hôpital Pourtalès.
C’est vers 14h20, hier, qu’un bruit et une vibration faisant effectivement penser à un tremblement de terre ont été perçus aux abords du chantier de la Maladière: une crémaillère (poutre en béton dans laquelle sont ménagées les encoches destinées à recevoir les gradins) et le pilier vertical qui la soutenait par-derrière venaient de basculer sur deux véhicules élévateurs, ainsi que sur la nacelle de l’un d’eux, où s’activait le contremaître.
Amputé sur place
Cette nacelle a été jetée au sol, et son occupant s’est retrouvé coincé entre elle et les quelque 15 tonnes de la crémaillère. «Sachant qu’il faudrait dégager un blessé immobilisé de cette façon, nous avons pris avec nous non seulement des ambulances, mais un camion pionnier lourd, avec du matériel nous permettant de lever des charges de 50 tonnes, raconte Christian Schneider. Nous avons toutefois dû prendre quelques précautions pour nous assurer que la pièce en béton ne bougerait pas latéralement au moment où nous allions la soulever, au risque d’écraser davantage la victime.»
Médicalisé par le personnel du Service mobile d’urgence et de réanimation et de la Rega, le blessé a dû être amputé sur place d’un avant-bras. Il souffre également d’une fracture du fémur et se trouvait en état de choc. «Toutefois, indique Christian Schneider, les circonstances de l’accident ont fait qu’il avait perdu relativement peu de sang. Sur place, nous contrôlions suffisamment la situation pour ne pas craindre pour sa vie, mais, avec ce genre d’accident, le pronostic final reste réservé tant qu’on ne sait pas s’il y a eu des lésions internes.»
Quant à la compréhension de l’accident, elle fait l’objet de davantage de réserves encore. Car le principal témoin, le contremaître blessé, n’a évidemment pas pu être interrogé hier.
Premier vrai accident
«Nous savons simplement que lui, l’occupant de l’autre nacelle et un grutier s’employaient à mettre en place une poutre de béton qui devait couper l’angle nord-est des gradins, entre le sommet de deux crémaillères, raconte Paolo Santoianni, chef de projet chez HRS, l’entreprise générale qui construit le complexe. Mais nous ignorons encore pourquoi le pilier tenant une des deux crémaillères, et qui était étayé, est soudainement tombé de côté.»
La gendarmerie tentera d’établir un récit de l’événement. Mais l’analyse des causes et des responsabilités incombera à l’inspection du travail et aux experts de la Suva, la caisse nationale d’assurance en cas d’accident.
Selon Paolo Santoianni, l’événement d’hier représente le premier vrai accident du chantier du complexe de la Maladière. «Il y a certainement déjà eu des coups de marteau sur les doigts et autres incidents nécessitant un passage à l’infirmerie. Mais, pour autant que je m’en souvienne, nous n’avions encore jamais dû faire transporter quelqu’un à l’hôpital.»
Par Jean-Michel Pauchard
Source : L'Express
Neuchâtel : Deux blessés à la Maladière
Les commentaires anonymes ne sont pas autorisés, veuillez vous enregistrer
Les commentaires sont la propriété de leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leurs contenus !